Flexibilité, la clé pour sortir de la crise ?

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Au sortir de la crise sanitaire sans précédent qui a frappé l’ensemble de la planète, un seul mot est sur toutes les lèvres pour endiguer la casse économique : la flexibilité.

Dans les médias et sur les réseaux sociaux beaucoup d’entreprises veulent augmenter la flexibilité de leurs travailleurs pour assurer leur survie. Elles nous ventent cette approche comme le remède miracle qui résoudra l’ensemble des problèmes. Cette panacée serait-elle l’antidote pour faire face au tsunami ?
Les entreprises tentent de stopper l’hémorragie en demandant à leurs travailleurs de réduire /d’augmenter leur temps de travail, d’assurer plusieurs fonctions, d’accepter des réductions de salaire, etc. Cette conception de la flexibilité est tronquée puisqu’elle ne considère qu’une seule variable pour rectifier le tir. En réalité, dans cette approche, nous faisons un peu plus de la même chose en ne visant pas une transformation profonde de l’organisation. Si nous nous contentons de prendre une définition simple d’un dictionnaire, la flexibilité se définit comme : « la capacité que possède une économie, une entreprise… de s’adapter rapidement d’une manière efficace aux changements conjoncturels du marché » (Larousse)
Cette définition pourtant basique montre bien l’importance du système qui est amené à changer. Dès lors, les entreprises qui ne se focalisent que sur une variable sans repenser leur stratégie de façon globale risquent de ne pas atteindre leurs objectifs. En effet, la flexibilité est un synonyme de souplesse ou encore d’adaptabilité. Si l’entreprise demande d’être flexible dans un système où les processus sont rigides, standardisés et hyper hiérarchisés, c’est un peu comme essayer de diriger un paquebot à la rame : le temps de changer de cap vous aurez raté votre destination. En systémique, c’est ce qu’on appelle l’homéostasie du système. Il s’agit d’un processus dans lequel l’organisation va lutter pour conserver son fonctionnement tel qu’il est. Heureusement, la systémique nous montre aussi que lorsqu’un élément change, c’est la totalité du système qui se modifie.

Dès lors, pour que de tels changements soient efficaces c’est l’ensemble de l’organisation qui va devoir se repenser. Et cela commence par un changement fondamental de la conception selon laquelle seuls les processus sont la clé de la productivité. L’entreprise flexible, c’est avant tout un état d’esprit : on se repense au quotidien pour faire mieux qu’hier et encore mieux demain. Cette conception, c’est le facteur humain qui le possède. Les entreprises qui font davantage confiance à leur travailleur pour se développer peuvent littéralement se transformer pour rester en phase avec la permanence du changement. C’est également remettre à plat un système pyramidal dans lequel le sommet pense savoir ce qui est bon ou mauvais pour les autres niveaux. Dans l’entreprise flexible on pense que chacun sait ce qui est pertinent de faire pour améliorer son champ d’action. L’individu est remis au centre du processus avec un seul mot d’ordre : la responsabilité, la compétence et l’engagement. Les entreprises qui veulent dès lors aujourd’hui prendre le chemin de la flexibilité doivent donc être prêtes à créer une structure plus ouverte dans laquelle chacun est acteur de changement. Seules les organisations qui seront capables de réinventer leur structure, leur fonctionnement et, a fortiori, leurs processus de fonctionnement pourront agir dans le monde d’après qui n’a jamais été aussi incertain.

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